Arcimboldodejuin

merde

  • Le risque de vivre

    Je vais bien. Mais voilà.

    Plus d’un an à regarder danser la farandole des fous

    Le tintamarre d’une foule montée sur ses ergots de seigle de Saint Guy

    Se rendant au bal masqué des cinglés, les yeux bandés

    Le paradoxal concept anti-social d’une société distanciée, dont le crédo fait rêver:

    - Vivre ensemble dans un confinement séparé

    - Se sourire sans le voir, l’imaginer pour le dessiner

    - Se rencontrer sans s’approcher

    - Bavarder sans s’entendre derrière des bavoirs et surtout pas trop tard le soir

    - Enfanter sans se toucher

     

    Comment vivre au milieu des bernés par le phantasme d’une vie aseptisée vers l’immortalité ?

    Car le problème est bien celui là : se projeter dans ce monde idéal

    Un monde data désinfox perdu en communication de dédale

    Un univers dealé pour se shooter les yeux écrans ouverts

    Tu veux ta dose ? allume ta télé mortifère…

    Vas-y click click click ta dope médiatique sur appli numérique

     

    Pas possible. Surtout ne pas adhérer.

    Il y a tellement d’autres façons de mourir que je choisis de risquer de vivre.

    C’est décidé.

    Même si cette vie doit être plus courte.

    Même si je ne dois jamais devenir un vénérable vulnérable.

    Se cacher, rester à cultiver son propre jardin, si possible secret, plus que jamais

    à l’écart d’une civilisation qui a reniée mon humanité

    Et ses souvenirs, et sa mémoire, et son passé

    J’irai faire la bombe dans le bassin morbide de cette société que la peur a sclérosée.

    Et à sa barbe, des pieds de nez d’éclaboussures vitales par millier

    Pour les plus téméraires, vous saurez où me trouver

    Pour les autres, évitez-moi je risquerais de vous embrasser

    Et je suis peut être contagieux...