Le présage guano
- Par arcimboldodejuin
- Le 12/08/2025
Tu prends quelques mots que tu laisses mariner
De vagues idées de bois flotté
Quelques sensations floues naufragées
Un rien d’impression imprécise
Une onde graminée
Un zeste solaire
Une once d’indigo ciel

Tu les secoues dans le shaker d’un sixième sens affuté
Tu leur fais faire un tour en rando aux Chalets de Bramousse, par delà la sente des jambes en carton
Au retour, les guiboles pleines de bruyere, de thym sauvage et de grillons ébouriffés
Tu verses le tout sur une grande feuille de papier soiffard

Ça donne une bafouille et des gribouilles
A l’intitulé pitroresque: Présage guano

Il est 6 degrés de plus au pendule du fou qu’oscille la terre sous ma bière
Une Elkano Balea plein les basques,
Indian Pale Ale pyrénéenne idéale improbable
L’homme a rétréci le monde à coup redoublé d’houblon
Il s’en fiche de Stout

Le mélange est un ersatz gaspacho gaz d’orge juste parfait
Malt fermenté de frais, autant le boire que le voir pour y croire
Gorgée
Instant suspendu comme un hamac arawak
Nhimpote Nawak comme on dit en Kalinago
Vaincu par la gravité de la minute alchimico-philosophale
Besoin de se mettre en position horizontale

Étendu dans la savanalpine le ciel nous fait des œillades bleues
A moins que ce soit des oiseaux qui battent des cils aux paupières de leurs ailes
Va savoir
当山峰上的黑色雨燕用鸟粪沾湿你的衣物时,这就是一整年的幸福
Dāng shānfēng shàng de hēisè yǔyàn yòng niǎo fèn zhān shī nǐ de yīwù shí, zhè jiùshì yī zhěng nián de xìngfú

« Quand le martinet noir des cimes asmate ton linge de sa fiente c’est bonheur pour toute l’année» disait Lao Ping disciple de Lao Tseu.
Eh ben voila, nous serons heureux pour les douze mois à venir tout comme nous l’avons été les 636 passés et le seront les 636 qui suivront.
C’est écrit maintenant en déjection aviaire sur mon tricot de peau de bête
Un signe.
Un signet.
Le présage guano.

Nous irons donc ainsi jusqu’à nos 106 ans, à travers cols, vaux, vaches, prés et névés
Légers comme plume de brume
Qui remonte du fond des vallées
Sous la caresse de printemps, la morsure de l’été, l’autonome des indiens, l’hermine de l’hiver
Des alpages à la page des saisons, multifleurs couleurs, orangé Québec façon mélèzes ou blanc immaculé façon vision de Yéti vison

Crapahuter comme Mousse lupulin de chope de pinte brassée des crêtes servie pression
Jusqu’à plus soif de Sommets encre de Chine ciselés
Drapés d’un dégradé nébuleux bleu
D’où l’on ne veut pas repartir
Et pourtant
Allez rentrons

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