Patriote, simplement
- Par arcimboldodejuin
- Le 28/01/2025
Il est vingt-cinq années plus tard
Au gousset deux fois millénaire
Du sable qui glisse entre les doigts de la chrétienté
Grains microscopiques qui frottent l’épiderme en coulant dans ma sablière
Le peeling du temps sans effet sur les rides
Seulement sur les souvenirs
Je ne pourrai jamais oublier que je suis né dans un pays bleu.

Comme le regard bienveillant posé sur moi quotidiennement
Comme le ciel de mon enfance
Bleu comme les fleurs amies des âmes poètes
Comme l’horizon tatoué dans ma rétine peu importe où se posent mes yeux
Comme la Grande qui moutonne sous le vent et bat les flancs du pays que j’aime tant

Bleu comme lavande en sol des vals
Comme la maison au coin des rues de Lorraine
Comme les frontières tropiques et crépuscules équateurs aux 4 coins du monde
Comme le ciel hématome des soirs d’orage montagne
Bleu comme leurs vallées profondes, leurs crêtes ciselées et forêts embrumées de torrents

Mais aussi comme effusions cutanées de tous ses combats passés et présents,
Bleu comme l’honneur, celui d’assumer son histoire
Bleu comme le seuil balayé d’un salut Cyrano, dans son linceul panache
Bleu comme le sang séché au fil royal guillotin,
Bleu comme vieillissantes veines saillantes gorgées des ans de nos mains de vieux

Je n’oublierai d’ailleurs jamais, non plus, que mon pays est blanc comme le sel de cette barbe qui me mange les joues.
Blanc comme le soleil écarlate de tous les midis
Comme un calcaire calanque qui réverbère l’écho des rires d’enfance
Blanc comme un sable rivage gros grains atlantiques ou fin souvenir caraïbe
Blanc comme la poudre flocon, glaçage des cimes, tempo des saisons
Comme le son des pas feutrés de neige fraîche

Blanc comme le silence des lieux perdus qui parsèment encore son épiderme malgré les nuées médiatiques
Blanc comme les jupons qui servent le vin frais sous les tonnelles des campagnes
Blanc comme un printemps fleuri dans les champs
Blanc comme ma couleur de peau que je refuserai toujours de porter comme un coupable fardeau
Blanc comme une rage de se voir bafouer par les hébergés derniers arrivés.

A eux le rouge de la honte,
Aux patriotes celui de la colère
Rouge le sang versé de part et d’autre de l’étendard
Rouge celui des inconnus devenus fils de France
Rouge celui des ennemis qui abreuvent les sillons

Rouge comme le chant guerrier résonnant à capella dans les stades des 6 nations
Rouge comme les lampions des bals musette dans la fraîcheur d’un soir d’été
Rouge comme un vin de pays qui caresse la lippe

Rouge comme un coucher de soleil,
Un coquelicot,
Le temps des cerises,
Les rouge-gorges
Des flamboyants
Comme le cœur sur la main, la passion, l’amour

Ni de droite, ni de gauche
Surtout du Sud et de l’Est par adoption
Né Bleu Blanc Rouge
Beau panache flottant au vent

Témoin d’une histoire sans pareil
Et fier d’un patrimoine sans égal
Plus qu’un drapeau de Nation
Un calicot de Patrie
Allez rentrons
