Arcimboldodejuin

Queyras

Honni soit qui palissandre

Do au Sol

De mon Fa Ré

Que j’ai Mi Si ou La

J’ai perdu la fréquence du monde

Grattant les cordes à scier

Du manche en cèdre

De ma guitare en Herbe

Au soleil allongé sur des branches

D’une terrasse de rêves en mélèze

J’abandonne ma grammaire rudimentaire

Pour faire le serment de vigne

Noueux comme un pied de guerre

Celui de chanter tambour battant

A tue tête de bâtons rompus

Quelques romances en copeaux

Pour nos potos des vieux rameaux

Laisser le naturel revenir au galop

Faire feu de toute foi,

En des croissances de végétaux seulement je crois

Célébrer Ovangkol sapele koa

Divinités Végétales pour animistes aux abois

Balancer quelques couplets de pignes

Pour mettre des machines en sourdine

Ne plus carburer qu’a l’encens des essences de bois

Ecouter le chant des sommets et le souffle des forêts

Fredonner leur Rime en écho dans les vallées

Puis se jeter un peu de sciure aux yeux

Pour faire la sourde autruche

Car il ne faut pas se leurrer

Tout ça n’ira pas loin et l’on n’y changera rien

Alors souche, brindilles, sarments, cerneaux et autres végétaux

Dormez comme les bûches que vous êtes

L’humanité gazoline exsanguine l’atmosphère

Son avenir lui est prédit sur papier carbone

Entre 4 planches 6 pieds sous terre, elle aura 10 bonnes raisons de se taire

Honni soit qui palissandre, sera l’épitaphe de ces vertes syllabes qui finiront en cendre

Car déjà ma peau s’écorce

Je sens des veines d’érable parcourir mon aubier et mon cœur duramen d’ebenier.

Cyprès soit on de la fin, je ne buis oublier que sycomore un jour je fus et peut-être encore serai.