Meules sarabandes
- Par arcimboldodejuin
- Le 01/12/2018
J’ai pris la clé des champs sous le paillasson de goudron
Franchissant les bosquets fuguant dans les sentiers
Bondissant de bocages en amont des futaies
Je suis tombé sur des meules ébouriffées sur l’horizon
Un vent joueur semait leurs fétus
Chef d’orchestre végétal droites dans leurs bottes de paille
Au beau milieu d’une farandole épouvantail
Elles jouaient la valse de la substantifique moelle
Faisant fi de ce foin une liane m’a pris les mains
On a ri, chanté et dansé à tue tête
Une pastorale d’herbes, de Faunes, de bêtes
Mâchonnant des brins d’elles
On s’est roulé dans les sauterelles
Au crépuscule des nuées j’étais devenu Peul
Humant l’amère mélange des sarabandes de meules
Dans les vapeurs ambrées d’une rosée du soir
Assis dans les prés, étendus sous les astres
A ne surtout pas parler, nous écoutant nous taire
Eperdus sous le silence lacté des millénaires
Poète point égaré, au contraire à sa place
Conteur des herbacées, sans un sou et sans piastre