Pointe sable de Bar

Dans décennie de ça

Quand de retour continent

On souviendra Gwada

Je reverrai l'anse Gris-Gris

Celle des marabouts pêcheurs de pélicans

La baie par les flots consumés

En luminosité brillante

Et reflets argentés

Ses palmiers éperdus de mangrove amourachés

Ses plages inaccessibles

Ses bancs et carbets offerts aux raisiniers

Son horizon Basse Terre

Et au bout, la pointe sable de Bar

Où les alvins requins et tortues de hasard

Viennent trinquer sur le zinc Beautiran

Quand le soir est tombé

Au grésillement des mouches café, Yenyens affamés et Gow Ka rapace des Touloulous ensablés.

Je regretterai alors peut-être de ne pas y avoir campé,

L'hamac entre deux cocotiers,

Les mains sur la guitare, au coin boucanier d'un feu palétuvier.

Jouant une ode flibuste aux morts d'en face.

Ceux du Beau Port des sucres dont les portiques tombent en rouille

Et les spectres hantent encore les cannes

Quand ils ne nourrissent pas les figuiers maudits par la racine

Sous un ciel étoilé de mer...

Sous des lunes montantes

Sous des soleils descendants

A moins que ce soit l'inverse

A moins que ce soit l'ivresse

Allez, rentrons