Abyssin
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Nuit abyssine
- Par arcimboldodejuin
- Le 22/09/2017
05 décembre 2013, souvenir d'une nuit sur la plage des sables blancs, République de Djibouti
Menant ses moutons de nuage le soleil poursuit son éternelle transhumance
Tadjourah le salue, derrière le mont Goda il descend en vacances
Assis sur les sables blancs l’homme admire sa déclinante errance
Ephémère illumination et quotidienne extinction du monde depuis sa naissance
L’astre en partance, flamboie, rougeoie, se consume sans s’éteindre, en douceur
La voie lactée, les étoiles et la lune lui courent après, elles n’en ont même pas peur
Et avant qu’il expire, déjà éparpillent le ciel de leur tiède blancheur
Tirant le voile du jour qui cache leur lueur, jet de poussière de verre dans la main du semeur
Le ciel africain s’allume et nous envoûte
Une seule idée en tête, allongé sous la voûte
Tandis que l’air marin berce lentement les boutres
Boire ce spectacle jusqu’à la dernière goutte
User sa rétine sur le fond de l’abîme
Voir le granité de lumière que la nuit noire anime
Car parmi ces milliards de paillettes, certaines se mutinent
Elles tombent en brûlant, sans jamais atteindre la terre abyssine
Le cri muet des astres est soufflé par le vent
Immuable, intouchable et pourtant si vivant