sahara
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Peau de plage
- Par arcimboldodejuin
- Le 19/04/2022
- Dans Voyages
Comme ne le dit aucun dicton
Tant va le printemps à l’eau qu’il faut prendre la tangente à Tanger
Question de survie morale.
A Orly au terminal des tropiques
On a pris l’exit dans un taxi diesel
Tacot mobile berbère du désert
On a roulé plein sud sans s’arrêter
Cravachant à plein poumon notre liberté
Toutes vitres ouvertes, dévorant la poussière du djebel à pleines dents
S’enivrant de goulées de piste à pleine moustache
On s’est fait la bielle jusqu’à la couler, loin
Au bout d’un lit d’oued perdu sous une couverture bleue ciel d’azurAinsi tarit la chevauchée, dans un fesh fesh de rêve
Le capot éventré du moteur surchauffé, fume ses dernières larmes puis sombre fissa fissa
On n’repartira p’tet jamais inch’allah alors on en profite un chouïa
Une belle pause dans le bac à dunes du grand erg saharien
Assis sur le cuir d’une peau de plage à l’infini dentelle
A caresser le grain fin de l’épiderme sable
Un lieu que l’eau a déserté, ou les palmiers sont évaporés
La vit le marchand de rêve en indigo gandoura
Sous un chèche sang tamarin il distribue des panomirages à perte de vue
Dans le gazouillis d’un thé menthe versé cent fois, il fait naitre les hallucinations tant recherchées
Ma dope à mine de crayon
Alors s’en va courir la plume
Sur des vagues d’horizon qui donnent le mal d’éphémère
Celui d’un paysage mouvant
Où ne chemine que le vent
Il dessine des arabesques légères dans cette poudre d’océan targuie
Tapis dans un silence d’orient nous ne pouvons que l’effleurer
Derrière le moucharabieh de nos vies, il y a au Sahara un monde d’éternité qui nous est interdit
Damné pays des djinns que les vivants ne peuvent qu’appréhender