hantée
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Singe d'une nuit hantée
- Par arcimboldodejuin
- Le 25/06/2021
Vendredi de juin on s’autorise un peu de vie de sauvage
Au moins sur la page
Tourner la clé de sol dans la ferrure des pâturages
Se mêler aux dos argentés du blé mûrissant
Prendre la tête du clan des bacchantes des champs
Qu’on aperçoit par la portière
Et qu’une houle céréalière dessine dans l’imagination
Enfin nu comme un ver, libérer cette dernière
Courir dans les ornières aux trousses des simiesques chimères
Prendre les arbres dans les bras en tenue d’Adam d’Ève
Rugir comme une bête son propre Yawp barbare de revanche
Epoumoner l’épique cri des épis gris accroché aux branches
Se frotter à la vie comme à l’écorce et pourquoi pas s’y fondre en devenant le bestial animal naturomorphe
L’hominidé graminé
Involution au crépuscule des hommes
Qui va s’évanouir, pour disparaître peut-être
Devenir le fantôme d’humanité deguingandé
Grand singe d’une nuit hantée
Dont on voit la silhouette bancale
Dodelinée sous la lune spectrale
Se balançant à rebours des labours
Remontant les ruisseaux à contre cours
Tout le long de la nuit civilisée
Puis au matin épuisé d’avoir trop rêvé
Chancelant a l’heure du coq égosillé
L’air de rien, ne devient que du vent
La brise aux mille appellations
Sirop de sirocco
Grenadine de Khamsin
Huile essentielle de ponant
Grand Harmattan de Vendavel
Qui alanguit la peau
S’évanouit au soleil
Ne laissant qu’une empreinte d’arome
Sur la couche épiderme
Estivale essence évanescente éphémère et légère
Dis Giuseppe, tu sens ce vent tiède qui nous court dans le dos ?
C’est l’haleine de juin, le souffle d’Arcimboldo