Arcimboldodejuin

Fauteuil

L'écrit vain césuré

Aux courageux qui arrivent ici parce que je les ai invités, ou parce qu’ils se sont perdus sur la toile.

A tous ceux qui tiennent à bout de bras une chandelle chancelante dont la flammèche vacille dans la tourmente de mon imaginaire

A me lire vous vous direz sans doute il est encore malade, sa bougie va s’éteindre.

Je vous répondrai:

Soyez les bienvenus dans ma jungle de cellulose immatérielle, mes pages griffonnées irréelles.

Écrire est ma liberté et elle n’est pas normée.

Je ne respecte ici aucune règle, ni de grammaire ni de personne.

L’écriture est hors la loi. Elle n’en a pas.

Je me délecte de cette délinquance.

Ci gît mon no-word land.

Je suis Arcimboldodejuin,

gangster alexandrin,

bandit consonne,

truand épelé,

malfrat des paragraphes balafrés,

voleur de vers parfaits aux pieds beaux et réguliers.

Je suis l’hémistiche postiche.

Le Desperamot, imprévisible Desperado des mots.

L’inutile rime à rien.

L’écrit vain césuré.

On me l’a déjà questionné. Ces mots écrits ne sont pas de maudits maux non dits.

Ils sont l’expression syllabique de souvenirs, d’impression mêlés.

A chacun de dire s’il les trouve beaux (ou de taire s’il les trouve moches?).

C'est un peu d’eau de mémoire tant qu’elle n’est pas tarie.

Le témoignage d’un monde à travers un regard. Subjectif. Insolite.

Je l’ai connu, il était beau.

A lui la postérité de la calligraphie.

Velo

 

arcimboldodejuin Plage Guadeloupe cinquante