Sorties
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Santa moins vingt-quatre
- Par arcimboldodejuin
- Le 24/12/2024
Il est santa moins vingt-quatre au calendrier de l'avent des steppes de l'Est
Dans les chaumières de chrétienté, les cent tons des cohortes terre cuite
La transhumance argile des santons de Provence.
L'effluve boisée des sapins de forêt quand ils ne sont pas mélèze
La senteur balsamique de sang résine du pin cembro qui sent si bon
Tandis que le feu craque et lance ses pignes ardentes aux âtres des foyers rougeoyants
Feu d'artifice bien réel des veillées festives
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Feuilles Mortes
- Par arcimboldodejuin
- Le 10/11/2024
Il est dix sept heures soixante quinze au gousset zingué d’hiver des doudounes métropoles
Mes chaussures m’entraînent les pieds dans de nouvelles feuilles blanches que je remplis en marchant
Des platanes sycomores en érables d’été indien
La sarabande froufrou des mille couleurs flamboyantes
Les croques en jambe du grand cric qui croque l’âme végétale des feuilles, toutes mortes.
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Les Oiseaux Beaux de l'Air
- Par arcimboldodejuin
- Le 27/04/2024
On a sabordé le sentier de la pointe Laborde
Aux abords de l’anse sans âge du même nom
Encore une sale histoire de corsaire moco
Dégringolant la caille du Trou à Man Lwi
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Volcan en Faye
- Par arcimboldodejuin
- Le 03/12/2023
Douze heures moins treize font moins un.
Maintenant nous remontons le temps dans le palmier zingué de la masure cyclonique.
Un zest d'alchimie, une petite friction à la pierre philosophale de préférence volcanique c'est mieux pour la peau.
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Maudit corsaire varech
- Par arcimboldodejuin
- Le 19/11/2023
- Dans Voyages
Deux plus quatre qui font neuf heures moins treize
On a peut-être perdu le nord mais pas le regard sur la ligne d'horizon
Et l'horizon ici il défile
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Cassiopée reine éthiopique
- Par arcimboldodejuin
- Le 10/07/2021
Encore un souvenir étincelle
Sur l’autoroute Moselle
Au détour d’un regard fugace
Sur les bords du bitume crasse
Une envolée de poussière sur un chemin de terre
Qu’emprunte matinale une lumière buissonnière
Met le feu aux poudres de la mémoire
Coffre fort des instants passés dérisoires
Agglomère mille éclats d'incandescence
En un instant détonant de silence
Derrière la pluie des éclats retombant
Loin au-delà du pare brise mosellan
L’image floue d’une latérite éthiopique
Où Cassiopée marchait sous son ombrelle tropique
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Croute de sel et nasse de givre
- Par arcimboldodejuin
- Le 14/12/2018
Sous son revêtement luisant le gel s’enlace un ruban de route
Son cristal crisse sous sa croute de sel quand il l’embrasse
Loin devant les yeux des feux stop zigzaguent leurs traces
Balises en détresse d’artifice glissant de place en place
Jusqu’à se prendre en masse dans un brouillard en nasse
Du bitume en croûte de glace
Le menu de l'hiver au petit déjeuner
Où gît l'autoroute givrée
Un sorbet dans la gueule façon gibier
une main bleuie que le froid a gantée
L'a prise par le colbac et l'a violentée
Lui secouant l'asphalte en débris frigorés
Son dernier souffle éteint en nuage bleuté
Elle est allongée dans les étendues gelées
Moribond enrobé glacialement mortifié
Tant pis pour les égarés malheur aux naufragés
Les forêts se sont tues, l'asphalte est pétrifié
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Meules sarabandes
- Par arcimboldodejuin
- Le 01/12/2018
J’ai pris la clé des champs sous le paillasson de goudron
Franchissant les bosquets fuguant dans les sentiers
Bondissant de bocages en amont des futaies
Je suis tombé sur des meules ébouriffées sur l’horizon
Un vent joueur semait leurs fétus
Chef d’orchestre végétal droites dans leurs bottes de paille
Au beau milieu d’une farandole épouvantail
Elles jouaient la valse de la substantifique moelle
Faisant fi de ce foin une liane m’a pris les mains
On a ri, chanté et dansé à tue tête
Une pastorale d’herbes, de Faunes, de bêtes
Mâchonnant des brins d’elles
On s’est roulé dans les sauterelles
Au crépuscule des nuées j’étais devenu Peul
Humant l’amère mélange des sarabandes de meules
Dans les vapeurs ambrées d’une rosée du soir
Assis dans les prés, étendus sous les astres
A ne surtout pas parler, nous écoutant nous taire
Eperdus sous le silence lacté des millénaires
Poète point égaré, au contraire à sa place
Conteur des herbacées, sans un sou et sans piastre
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Pourquoi Arcimboldodejuin ?
- Par arcimboldodejuin
- Le 14/08/2017
- Dans Sorties
La lumière de bronze dans les graminées rosées le soir et le matin.
La cacophonie de verts qui assourdit les champs et les forêts.
Les bordures en friche des chemins abandonnés qui empruntent leur rouge aux colchiques.
Les veines de lierre toujours aussi vigoureuses le long des murets pourtant bâtis par des mains sans âge.
L'azur qui adopte le même bleu quand les foins exhalent la terre humide après la pluie.
Les grenouilles vespérales, les grillons nocturnes et les chouettes éberluées qui hululent à la lune.
Avec ces épis blancs dans la barbe des blés et un peu plus de clair semé sur le mont céphalique, il n'a pas trop changé
l'Arcimboldo de juin.