Arcimboldodejuin

Sorties

  • Santa moins vingt-quatre

    Il est santa moins vingt-quatre au calendrier de l'avent des steppes de l'Est

    Dans les chaumières de chrétienté, les cent tons des cohortes terre cuite

    La transhumance argile des santons de Provence.

    L'effluve boisée des sapins de forêt quand ils ne sont pas mélèze

    La senteur balsamique de sang résine du pin cembro qui sent si bon

    Tandis que le feu craque et lance ses pignes ardentes aux âtres des foyers rougeoyants

    Feu d'artifice bien réel des veillées festives

  • Feuilles Mortes

    Il est dix sept heures soixante quinze au gousset zingué d’hiver des doudounes métropoles

    Mes chaussures m’entraînent les pieds dans de nouvelles feuilles blanches que je remplis en marchant

    Des platanes sycomores en érables d’été indien

    La sarabande froufrou des mille couleurs flamboyantes

    Les croques en jambe du grand cric qui croque l’âme végétale des feuilles, toutes mortes.

  • Les Oiseaux Beaux de l'Air

    On a sabordé le sentier de la pointe Laborde

    Aux abords de l’anse sans âge du même nom

    Encore une sale histoire de corsaire moco

    Dégringolant la caille du Trou à Man Lwi

  • Volcan en Faye

    Douze heures moins treize font moins un.

    Maintenant nous remontons le temps dans le palmier zingué de la masure cyclonique.

    Un zest d'alchimie, une petite friction à la pierre philosophale de préférence volcanique c'est mieux pour la peau.

  • Maudit corsaire varech

    Deux plus quatre qui font neuf heures moins treize

    On a peut-être perdu le nord mais pas le regard sur la ligne d'horizon

    Et l'horizon ici il défile

  • Cassiopée reine éthiopique

    Encore un souvenir étincelle

    Sur l’autoroute Moselle

    Au détour d’un regard fugace

    Sur les bords du bitume crasse

    Une envolée de poussière sur un chemin de terre

    Qu’emprunte matinale une lumière buissonnière

    Met le feu aux poudres de la mémoire

    Coffre fort des instants passés dérisoires

    Agglomère mille éclats d'incandescence

    En un instant détonant de silence

    Derrière la pluie des éclats retombant

    Loin au-delà du pare brise mosellan

    L’image floue d’une latérite éthiopique

    Où Cassiopée marchait sous son ombrelle tropique

  • Croute de sel et nasse de givre

    Sous son revêtement luisant le gel s’enlace un ruban de route

    Son cristal crisse sous sa croute de sel quand il l’embrasse 

    Loin devant les yeux des feux stop zigzaguent leurs traces

    Balises en détresse d’artifice glissant de place en place

    Jusqu’à se prendre en masse dans un brouillard en nasse

    Du bitume en croûte de glace

    Le menu de l'hiver au petit déjeuner

    Où gît l'autoroute givrée

    Un sorbet dans la gueule façon gibier

    une main bleuie que le froid a gantée 

    L'a prise par le colbac et l'a violentée

    Lui secouant l'asphalte en débris frigorés

    Son dernier souffle éteint en nuage bleuté 

    Elle est allongée dans les étendues gelées 

    Moribond enrobé glacialement mortifié

    Tant pis pour les égarés malheur aux naufragés 

    Les forêts se sont tues, l'asphalte est pétrifié 

  • Meules sarabandes

    J’ai pris la clé des champs sous le paillasson de goudron

    Franchissant les bosquets fuguant dans les sentiers

    Bondissant de bocages en amont des futaies

    Je suis tombé sur des meules ébouriffées sur l’horizon

    Un vent joueur semait leurs fétus 

    Chef d’orchestre végétal droites dans leurs bottes de paille

    Au beau milieu d’une farandole épouvantail 

    Elles jouaient la valse de la substantifique moelle

    Faisant fi de ce foin une liane m’a pris les mains

    On a ri, chanté et dansé à tue tête

    Une pastorale d’herbes, de Faunes, de bêtes

    Mâchonnant des brins d’elles

    On s’est roulé dans les sauterelles

    Au crépuscule des nuées j’étais devenu Peul

    Humant l’amère mélange des sarabandes de meules

    Dans les vapeurs ambrées d’une rosée du soir

    Assis dans les prés, étendus sous les astres

    A ne surtout pas parler, nous écoutant nous taire

    Eperdus sous le silence lacté des millénaires

    Poète point égaré, au contraire à sa place

    Conteur des herbacées, sans un sou et sans piastre

  • Pourquoi Arcimboldodejuin ?

    La lumière de bronze dans les graminées rosées le soir et le matin.
    La cacophonie de verts qui assourdit les champs et les forêts.
    Les bordures en friche des chemins abandonnés qui empruntent leur rouge aux colchiques.
    Les veines de lierre toujours aussi vigoureuses le long des murets pourtant bâtis par des mains sans âge.

    L'azur qui adopte le même bleu quand les foins exhalent la terre humide après la pluie.
    Les grenouilles vespérales, les grillons nocturnes et les chouettes éberluées qui hululent à la lune.
    Avec ces épis blancs dans la barbe des blés et un peu plus de clair semé sur le mont céphalique, il n'a pas trop changé
    l'Arcimboldo de juin.

     

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