Un taxi pour Djibout
- Par arcimboldodejuin
- Le 22/09/2017
- Dans Voyages
Djibouti le 27 juin 2015
27 juin, anniversaire de l’indépendance. Dans ce qui était une voiture et qui est maintenant un taxi djiboutien. Une chose blanche et verte, mue par un moteur mou et fumant du pot. A moins que ce soit la route ondulante qui l’emporte…ou le diable. Les 53 degrés environnant pourraient bien faire de ce trajet un enfer. Le bitume défile sous le plancher absent tandis que le véhicule slalom entre les piétons et les trous. Le chauffeur tuberculeux ouvre de temps à autre la portière pour expectorer sa contagion sur le goudron. Spécialiste de la conduite en triple file sur les simples voies, le taxi rebondit d’un virage à un autre aux sons de sa carlingue déliquescente et de ses amortisseurs absents. Vague odeur de friture et de plastique fondu. D’ailleurs les portières collent et les sièges aussi bizarrement. La moumoute synthétique qui couvre le tableau de bord a le poil haut et sale. Un cintre métallique tordu retient l’ensemble pour ne pas qu’il tombe sur les genoux du pilote. Enfoncé dans son siège, le bras pendant par une portière ou la vitre n’existe plus, ce dernier ne contrôle rien du tout car il ne discerne pas la route à travers tous les grigris qui pendent du rétroviseur (ah oui, tiens il y a encore un rétroviseur). Quand bien même il verrait où il va, il ne le verrait pas, aveuglé par le khat qu’il broute. Joue de hamster, dents vertes, yeux de hibou.
Arrivée à destination. Allez rentrons.